C’est une expérience un peu surréaliste que celle de se retrouver à Paris, pour y cueillir un prix et une bourse. C’est ce qui s’est produit au printemps 2017, alors que j’ai eu l’agréable surprise de recevoir le prix du premier roman francophone, remis par l’ADELF-AMOPA, soit l’Association des écrivains de langue française et l’Association des membres de l’ordre des palmes académiques (rien de moins!).

Jouer dans un film de remise de prix 

L’événement s’est déroulé dans les bureaux de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), avec un mélange de décorum et de tonalité bon-enfant, entre autres en présence de mon éditrice, présente au même moment pour le Salon du livre, et de ma fille, par hasard de passage dans la cité mythique. Elle et moi en profitons pour nous déplacer en Vélib durant quelques jours, l’espace de promenades, de visites culturelles et de quelques courses à pied matinales sur la Coulée verte, sentier trop méconnu, ancienne voie ferrée du XIXe siècle reliant Bastille au bois de Vincennes, un peu l’ancêtre du High Line de New York. Magique.

La cérémonie de remise était émouvante : on y découvrait des voix issues de plusieurs pays francophones. Des heures mémorables, un peu étranges. En fait, je me croyais dans un film comportant une scène de remise de prix. Ces heures furent ponctuées de trop brèves rencontres, en compagnie de personnes formidables, généreuses, qui ont les mots, le souci de les porter et de les voir se transporter. Je pense, entre autres, à Jacques Chevrier, et à Marie-Neige Berthet, dont la critique sensible et alerte de mon livre m’a beaucoup ému.

Rédiger ou écrire des textes?

On me demande parfois ce que je préfère entre rédacteur professionnel et bricoleur d’histoires : j’aime et respecte autant ces deux univers, pour moi compatibles et complémentaires. Chaque rayon alimente l’autre, accueille la discipline, la rigueur, la couleur. Pourvu que ça se fasse dans le plaisir.